Frida Kahlo, vous connaissez ?
Frida Kahlo, ce nom vous dit forcément quelque chose. Avec 38,7 millions de résultats sur google1 (soit 13,6 de plus que Salvador Dali), l’artiste mexicaine, décédée aujourd’hui2 depuis 70 ans, est non seulement passée à la postérité, mais s’est aussi ancrée dans la pop culture.
Cependant, ce n’est pas tant son œuvre ou sa carrière qui sont majoritairement connues, mais bien son visage. Le visage de Frida est en effet devenu une marque, un emblème qui ne nécessite plus que quelques éléments pour être identifié, une couronne de fleurs sur des cheveux noirs, un monosourcil, parfois des lèvres rouges ou des boucles d’oreilles. Sweats, mugs, pots de fleur, paillassons, et même skateboards, tout peut être trouvé estampillé Frida Kahlo. Cet engouement autour de cette artiste devenue objet marketing est appelé la Fridamania.
Images de produit trouvées sur google shopping le 06/02/2024
D’une artiste à un “objet” de pop culture
Une icône multiple
En 1980, Hayden Herrera publie une biographie de Frida Kahlo3 qui aura beaucoup de succès. Très vite l’artiste mexicaine devient un symbole de revendication de liberté au sens large. En effet, Frida Kahlo est une icône aux multiples facettes et peut créer un fort sentiment de résonnance avec un public très large.
Femme métisse, d’un père allemand et d’une mère mexicaine, Frida se bat toute sa vie pour avoir de la reconnaissance en tant que femme et porte son héritage culturel avec fierté et sans discontinuité pendant sa carrière. Elle a aussi une vie sentimentale tumultueuse et assume sa bissexualité. Frida est une femme forte qui ne s’est jamais laissé dominer, que ce soit par les us et coutumes ou par la fatalité.
En effet, la vie de l’artiste est jalonnée de coups du sort. Maladies, accident grave, fausses couches et avortements, Frida Kahlo connait de grandes souffrances physiques pendant la majeure partie de sa vie. Cependant, elle ne s’est pas laissé freiner et a persévéré jusqu’à devenir une artiste qui a connu la reconnaissance internationale de son vivant.
Fridamania
C’est en 2007 avec la création de la Frida Kahlo Corporation, que la fridamania atteint des sommets. Détenue par des descendantes de la sœur de Frida, Cristina Kahlo, l’entreprise gère les droits liés aux œuvres de l’artiste, mais dépose aussi la signature et le visage de Frida qui deviennent alors marque. Marque, dont la promotion est faite de façon agressive. Certaines réalisations sont de réels hommages à la peintre ou tout du moins respectueuse de l’artiste.
D’autres produits sont d’un goût plus questionnable. De la pin-up de papier au corps parfait, au costume pour soirée déguisée, rien n’aura été épargné par les possibilités sonnantes et trébuchantes offertes par la popularité de l’artiste. Des grandes marques iront même jusqu’à faire des collections “hommages”.
Mattel propose une Barbie Frida Kahlo, ce qui ne sera pas au goût de l’entreprise familiale. La Frida Kahlo corporation attaquera le fabricant de jouets américain. La poupée sera malgré tout vendue à l’international, excepté au Mexique. En 2019, la marque Vans crée une collection de chaussures mettant en avant des œuvres de l’artiste plutôt que son visage plus ou moins cartoonisée.
L’un des problèmes créés par cette stratégie de marque est l’effacement de l’artiste, de son œuvre, de ses combats et de ses convictions au profit de son image devenue culte mais vide de sens. La grande majorité des produits affiliés à Frida Kahlo ne plébiscite pas ses œuvres mais seulement son visage et souvent, les éléments que l’on connait sur la peintre sont déformés par une vision fantasmée de l’artiste bien éloignée de la réalité.
Une vie fantasmée
Un des meilleurs exemples de cette vision romancée de Frida Kahlo est probablement le film doublement oscarisé, Frida, de Julie Taymor, sorti en 2002, dans lequel Salma Hayek interprète l’artiste.
Si le film, souvent présenté comme un biopic, réarrange la chronologie de certains évènements, il s’éloigne parfois de manière dramatique de la réalité et accorde une place centrale à l’époux de Frida, Diego Rivera.
Par exemple, son rapport à l’alcool n’est plus dû aux douleurs physiques et aux problèmes de santé de Frida, mais dans cette version cinématographique, lié aux infidélités de son mari.
Toutes les conversations entre des protagonistes féminins sont liées aux hommes et plus particulièrement à Diego. Le film ne passe donc pas le Bechdel test4, dommage quand l’on traite d’une icône féministe.
Un autre exemple marquant est probablement l’affinité présentée par le film entre la peintre et le tango. En effet, Frida a eu la jambe malformée dès l’âge de 6 ans, subi une amputation et passe une grande partie de sa vie alitée, en fauteuil, ou sanglée dans des corsets médicaux, ce qui rend la pratique de la danse latine nettement plus ardue.
Si l’on associe souvent Frida Kahlo à son image, son sourcil, sa légère moustache, et ses tenues distinctives, une autre vision donnée de l’artiste est souvent celle d’une femme brisée par la douleur.
En effet, on sait que la jeune Frida contracte la polio à l’âge de 6 ans et qu’elle subi un effroyable accident de bus à l’adolescence. On trouve de nombreux chiffres quant aux opérations que subi Frida Kahlo durant sa vie, allant d’une vingtaine à quarante. Très peu d’articles passent sur ces évènements sans accentuer le pathos d’une situation déjà tragique, que ce soit en donnant le surnom que la polio laisse à la jeune Frida, ou en relatant une rumeur, jusque-là non avérée, selon laquelle l’artiste aurait aussi souffert d’une malformation de la colonne vertébrale dès sa naissance.
Un lien œuvre/vie tangible
Si la vie de Frida Kahlo est souvent fantasmée, on ne peut aborder l’œuvre de l’artiste sans s’intéresser à sa biographie qui donne des clefs de lecture pour mieux comprendre ses toiles.
Une vie liée au médical
Magdalena Frida Carmen Kahlo Calderón, nait d’une mère mexicaine et d’un père allemand en juillet 1907. Elle vivra la plus grande partie de sa vie dans un quartier du sud de Mexico à Coyoacán, dans “la maison bleue”, ou Casa Azul, aujourd’hui transformée en musée entièrement dédié à l’artiste.
Très proche de son père Guillermo, photographe et aquarelliste à ses heures, Frida passe une grande partie de son enfance à la Casa Azul. Elève brillante et studieuse, elle rêve de devenir médecin et réussi à l’âge de 15 ans à intégrer la prestigieuse Ecole Nationale Préparatoire. Exploit d’autant plus notable qu’il est rare que des filles y soient acceptées. En 1922, seuls 35 filles seront retenues sur 2000 élèves admis.
Ses espoirs de carrière en médecine prennent fin en septembre 1925, quand le bus qui la ramène de l’école percute un tramway. Elle est transpercée par une barre de métal, ce qui abime durablement sa jambe déjà malformée par la polio, ainsi que son bassin et sa colonne vertébrale. Frida souffrira des conséquences de cet accident tout au long de sa vie, c’est notamment à cause de ce dernier que l’artiste ne pourra jamais avoir d’enfant et subira fausses couches et avortements.
C’est pendant sa convalescence que Frida trouve refuge dans l’art, ses parents lui fournissent un chevalet qui lui permet de peindre tout en restant allongée et installent des miroirs notamment au-dessus de son lit. C’est à cette période qu’elle réalise son Autoportrait à la robe de velours.
La vie de Frida est ponctuée par des périodes de convalescence, ses problèmes de santé faisant partie intégrante de son quotidien, de son histoire et de son art. Que ce soit par le récit qu’elle en fait dans ses peintures, ou les réappropriations des appareils médicaux qui l’emprisonnent souvent au quotidien, Frida fait de son corps meurtri une œuvre d’art. Elle peint ses corsets à l’aide de miroir, crée des chaussures adaptées à son pied droit et plus tard, à la suite de l’amputation de sa jambe en 1953, à sa prothèse.
Frida ne s’arrêtera de peindre que pendant quelques mois en 1950, quand des opérations de la colonne vertébrale la force à se reposer. Hormis cet évènement, l’artiste n’a jamais laissé son état de santé prendre le pas sur son activité. Alors qu’elle doit rester alitée, elle déplace les cours qu’elle donne pour l’académie des Beaux-Arts jusque dans sa chambre. Elle se rendra malgré l’interdiction de ses médecins au vernissage de l’exposition qui lui est dédié en 1953 à Mexico, dans son lit à baldaquin transporté par ambulance.
Diego Rivera
Cette affirmation fait sourire aujourd’hui, mais Frida Kahlo fut longtemps perçue et présentée comme “la femme de Diego Rivera”.
Diego Rivera est un peintre surtout connu pour ses fresques. Il rencontre Frida en 1927, les deux artistes se marient 2 ans plus tard. Frida a alors 22 ans et le couple entre cette jeune femme et le muraliste de 43 ans, déjà doublement divorcé, fascine. Infidélité, divorce et remariage, les deux artistes à la relation mouvementée resteront ensemble jusqu’au décès de Frida en 1954.
L’année suivant leur mariage, des commandes pour des fresques de Diego permettent au couple de partir vivre aux Etats-Unis, où Frida rencontre plusieurs artistes et de futurs mécènes. Sa vie s’assombrit en 1932, suite à sa seconde fausse couche Frida désire rentrer au Mexique, elle se dit écœurée par les Etats-Unis. Ce n’est qu’en 1933 que le couple retourne à Mexico, après un scandale entourant l’œuvre de Diego Rivera. Une fresque murale qui lui avait été commandée pour le Rockefeller Center a été refusée et recouverte car elle présentait un portrait de Lénine que Rivera refusa d’enlever.
A leur retour, le couple commence le début d’une longue histoire d’infidélités qui alimente encore la légende. Si les romances extra-conjugales de Diego sont nombreuses, la liaison qui blesse le plus Frida est celle qui lie Diego à sa sœur Cristina Kahlo.
Frida aura aussi plusieurs aventures, et séduira beaucoup d’hommes comme de femmes. Son histoire avec Jacqueline Lamba, compagne d’André Breton, ou celle avec le photographe Nickolas Murray sont connues. De nombreuses rumeurs entourent également l’amitié de Frida et de Georgia O’keeffe. Mais la liaison de Frida ayant le plus marqué, est probablement celle entretenue avec Léon Trotski lorsqu’il séjournait à la Casa Azul.
Si c’est cette dernière que l’on retient tant, ce n’est pas parce que Frida sera brièvement suspectée et emprisonnée à la suite du meurtre du révolutionnaire communiste, mais bien parce que cette aventure représente un lieu commun a différentes facettes de l’artiste. Femme tumultueuse mais aussi militante.
Engagement politique
Frida est encartée au parti communiste mexicain depuis l’âge de 21 ans et n’hésite pas à utiliser sa propre histoire pour renforcer ses liens à ses convictions politiques. En 1922, pendant son adolescence, Frida modifie sa date de naissance pour la faire coïncider avec l’année de la révolution mexicaine de 1910. Elle aime à faire croire que son père est de confession juive, quand il vient d’une famille luthérienne allemande, donnant ainsi des racines plus personnelles a son adhésion à l’idéologie communiste et à son rejet du nazisme.
Son attachement au communisme l’accompagnera tout au long de sa carrière comme en témoigne l’un de ses derniers tableaux, Le marxisme donnera la santé aux malades, réalisé en 1954.
Un autre élément qui définit l’artiste peintre, est son attachement à ses racines et à la culture mexicaine. Si Frida relie certains engagements politiques à son origine paternelle, sa mère est son lien au Mexique.
Très fière de ses racines, Frida n’aura de cesse de mettre le Mexique en avant, notamment dans ses œuvres. Ses tableaux montrent des éléments de faune et flore typiques, elle s’y représente souvent en tenue traditionnelle et de nombreuses références culturelles sont glissées dans ses toiles.
Ses robes arborées dans ses tableaux, mais aussi dans son quotidien, sont souvent des costumes zapotèques, tenues traditionnelles de la province matriarcale Tehuantepec. Un collier de jade, souvent représenté sur ses portraits, renvoie aussi à cette culture préhispanique.
Ces éléments qui ornent ses œuvres n’appartiennent pas seulement à l’univers pictural de Frida mais sont aussi omniprésents dans son environnement. Son jardin abrite des plantes et des animaux typiques qui apparaitront dans plusieurs peintures comme ses singes araignées. Frida fait collection d’objets, de vases, de bijoux, de tableaux, tous liés à ses origines et ses racines. De l’art maya aux petits objets du quotidien, ils sont encore exposés à la Casa Azul.
Le rôle de Frida dans le rayonnement de la culture mexicaine est consacré en 1942, quand elle est élue membre du Seminario de Cultura Mexicana, organisation liée au ministère de la culture mexicaine.
Dans la classe qu’elle enseigne aux beaux-arts, elle accorde une importance centrale à la culture et à la réalité mexicaine. Elle emmène souvent, quand sa santé le lui permet, ses élèves dans différents quartiers de Mexico, observer des marchés ou découvrir des sites archéologiques.
Le militantisme accompagnera Frida Kahlo tout au long de sa vie. Intimement lié à son histoire, son image et son œuvre, il est difficile de dissocier l’artiste de ses revendications. Son amour du Mexique, son idéologie communiste, son rejet de la culture occidentale et plus particulièrement des Etats-Unis, qu’elle appelle dédaigneusement Gringoland, tous ces éléments poussent à questionner **le détournement commercial de l’artiste anticapitaliste et de ses combats. Le battage marketing n’en parait que plus décalé.
L’art de Frida Kahlo
Autoportraits
Avec ses tenues traditionnelles, ses bijoux, ses fleurs, ses sourcils fournis qu’elle accentue comme sa moustache ; Frida Kahlo maitrise parfaitement son image, que ce soit dans sa vie publique ou dans ses œuvres.
En effet, sur 143 tableaux, 55 sont des autoportraits, elle explique son attrait pour cette pratique dans son journal.
“Je me peins moi-même parce que je suis si souvent seule et que je suis le sujet que je connais le mieux” 5
Dans sa carrière, Frida Kahlo peint son infirmité, ses croyances, ses racines, son quotidien. Et, si beaucoup de ses œuvres tiennent de l’autoportrait, l’artiste se représente dans la plupart, même celles où elle n’est pas le sujet central. Ces toiles relatent bien souvent des expériences personnelles, son vécu, ses questionnements.
Dans le tableau Les deux Fridas, l’artiste utilise son image en double pour transcrire la dualité de ses sentiments vis à vis de Diego pendant leur séparation.
Pour se représenter, l’artiste a parfois recours au symbolisme de manière à peine voilée, comme dans Ma robe s’accroche là-bas, ou à travers des éléments plus subtils. Beaucoup de spécialistes de l’œuvre de Frida Kahlo s’accordent à dire que l’artiste place des éléments pour la symboliser dans ses natures mortes.
Par exemple des photos montrent que Frida a altéré le petit squelette dans son tableau Pitahayas pour transformer un sourire en une mine renfrognée après avoir appris la volonté de divorce de son mari.
Ce tableau contient plusieurs autres éléments liés à l’artiste, les cactus “tête de vieillard”, la feuille de philodendron et les pitahayas sont autant de plantes qui poussent dans le jardin de la Casa Azul. Plusieurs spécialistes pointent même l’usage des fruits comme symbole de fertilité, les fruits coupés deviennent alors symbole de l’infertilité de l’artiste.
Surréalisme, réalisme magique ou un style unique
Différents courants artistiques se disputent l’appartenance de Frida. En 1938, elle rencontre André Breton, chef de file du surréalisme, qui l’invitera à Paris pour participer à une exposition sur le Mexique un an plus tard.
“L’art de Frida Kahlo de Rivera est un ruban autour d’une bombe” André Breton6
Si les œuvres de Frida impressionnent André Breton, cette dernière ne partage pas ses sentiments à l’égard des surréalistes. Elle vomit les membres de ce courant et décrit cette aversion dans plusieurs de ses correspondances.
Sur les 27 travaux emportés par l’artiste pour l’exposition parisienne, seuls 6 seront retenus. Et si Wikipédia et la postérité associent souvent Frida au mouvement surréaliste, celle-ci s’en est toujours défendue.
“On me prenait pour une surréaliste. Ce n’est pas juste. Je n’ai jamais peint de rêves. Ce que j’ai représenté était ma réalité.” Frida Kahlo7
Si Frida peint son quotidien, elle utilise beaucoup d’éléments symboliques qui tendent à la rapprocher de plusieurs mouvements dont le surréalisme, mais aussi, le réalisme magique. Dans ce dernier, il n’est pas question d’inconscient ou de rêve, mais de partir de scènes réalistes auxquelles viennent se mêler des éléments parfois surnaturels, souvent décalés, à portée symbolique.
Cependant beaucoup d’œuvres de Frida Kahlo vont, plutôt que d’intégrer des éléments surnaturels, créer des éléments symboliques qui rentrent souvent en résonnance avec l’artiste ou sa biographie, afin de conter au mieux son histoire, ses racines ou ses combats.
Cette mise en avant d’éléments relatifs au Mexique et à son origine font partie des arguments qui inscrivent Frida dans le mexicanisme8.
Ce lien est aussi renforcé par certaines pratiques artistiques de Frida. On retrouve dans ses productions un vrai lien entre l’art de Kahlo et la culture mexicaine. Son usage de supports variés, comme le métal ou l’aggloméré en plus des toiles, renvoie aux ex-voto9, très répandus au Mexique. L’ajout de textes explicatifs et précisions apportées à plusieurs œuvres font aussi écho à ces représentations religieuses typiques. Beaucoup d’œuvres de Frida portent aussi des titres ou légendes, rappelant une technique de retouche photographique couramment utilisée par ses contemporains.
Surréalisme, réalisme magique, mexicanisme, beaucoup de noms de courants peuvent être croisés lorsque l’on se renseigne sur l’artiste mexicaine. Cependant, l’œuvre de Frida Kahlo ne peut être réduite à un seul courant, et son style ainsi que son trait ont forgé son succès et sa célébrité, indépendamment des étiquettes qui lui ont été attribuées par la suite.
Une reconnaissance du vivant de l’artiste à une figure contemporaine
Si Frida Kahlo commence sa carrière dans l’ombre de Diego Rivera, elle connaitra la reconnaissance de son vivant. Exposée à New-York en 1938 et à Paris un an plus tard, elle devra attendre 1953 pour assister à la première exposition qui lui est entièrement dédiée au Mexique.
L’artiste, aujourd’hui légendaire, a activement participé à la création de son mythe. Tout dans son attitude publique était savamment étudié et réfléchi. Son apparence, toujours soigneusement pensée lors de ses apparitions, racontent, au même titre que ses toiles, son histoire. En 1942, après avoir été élue membre du Séminaire de Culture Mexicain, elle commencera un journal, devenant ainsi son propre biographe.
Frida est la première artiste originaire du Mexique à voir son œuvre intégrer de grands musées, avec l’achat de sa toile Le cadre par le Louvre en 1939, ou à vendre une œuvre pour plus d’un million de dollars, même si ce ne sera pas de son vivant.
Aujourd’hui, de multiples expositions de ses œuvres mais aussi de ses possessions sont régulièrement organisées à travers le monde. Et si Frida inspire encore de nombreux artistes, son influence va au-delà, et touche notamment plusieurs grands couturiers qui lui rendent régulièrement hommage.
La présence de l’artiste mexicaine semble être profondément ancrée dans l’histoire de l’art mondiale et, si Frida est célébrée de bien des manières, on peut espérer que l’engouement autour de son image marketing va s’effacer pour laisser la place à ses réalisations, mais aussi à sa personne. Femme forte, porteuse de nombreux combats, Frida Kahlo mérite d’être plus qu’un symbole vide de sens aux grandes possibilités commerciales et on ne peut qu’espérer que si la fridamania s’essouffle, l’héritage de l’artiste demeure.
Merci d’avoir lu ce dossier jusqu’au bout !
On espère que ça vous a plu et pour finir sur une note plus créative, pourquoi ne pas suivre ce tuto, pour réaliser une œuvre qui s’inspire du style de Frida Kahlo !
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Illustration de couverture tirée d’une page intérieur de Frida Kahlo et ses animaux, de Monica Brown et John Parra, éditions Versant Sud
- Nombre de résultats pour une recherche google lors de la rédaction de l’article le 06/02/2024 ↩︎
- Date de publication de l’article, 13 juillet 2024 ↩︎
- Hayden Herrera, (biographe et historienne de l’art) Frida, biographie de Frida Kahlo, édité par Harper & Row, 1983 ↩︎
- Le Bechdel test, ainsi nommé en référence à un strip de la dessinatrice Alison Bechdel, est un test souvent appliqué aux œuvres cinématographiques il repose sur trois questions :
– Y a t’il deux femmes dont l’on connait le nom dans l’œuvre ?
– Ces deux femmes parlent elle à un instant T ensemble ?
-Cette conversation a-t-elle quelque chose à voir avec un homme ?
Si ce test ne présage pas de la qualité d’une œuvre, il reste un bon indicateur de la place accordée aux femmes dans cette dernière. ↩︎ - Extrait du journal de Frida Kahlo, cette citation est trouvable dans l’ouvrage Le journal de Frida Kahlo, préfacé par Carlos Fuentes en 1995, aux éditions Du Chêne ↩︎
- André Breton, Œuvres complètes, tome 4, Ecrits sur l’art et autres textes, 1938 ↩︎
- Extrait du journal de Frida Kahlo, cf. note 5 ↩︎
- Mouvement artistique mettant en avant le Mexique et son histoire précolombienne ↩︎
- L’ex-voto est un tableau ou un objet symbolique permettant de relater un évènement religieux. Au Mexique ces œuvres sont souvent réalisées sur des plaques de métal et répondent à trois critères :
– Une scène tragique (accident, maladie, etc.),
– Une intervention divine face à cette tragédie,
– Une narration de l’évènement via un texte au bas de l’œuvre
Frida Kahlo possède plus de mille ex-voto dans sa collection exposée à la Casa Azul, certains religieux, certains détournant le genre avec humour ↩︎
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